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Etude d'un du film Mr Nobody

 Le film
Mr. Nobody est un film américain du réalisateur belge Jaco van Dormael. Avant de réaliser ce film, Van Dormael a écrit un livre du même nom, paru en novembre 2006. Le film, quant à lui, est sorti le 13 janvier 2010. Il est notamment interprété par Jared Leto et Diane Kruger.

Résumé : Un enfant sur le quai d'une gare. Le train va partir. Doit-il monter avec sa mère ou rester avec son père ? Une multitude de vies possibles découlent de ce choix. Tant qu'il n'a pas choisi, tout reste possible. Toutes les vies méritent d'être vécues.

EXTRAIT DU FILM




Cet extrait nous présente l’Effet papillon. Mais est-ce une image faussée ? Est-ce véritablement comme cela que l’Effet papillon se produit ?

Pour cela, nous avons découpé cet extrait en plusieurs parties pour mieux pouvoir l’expliquer.


ETUDE DE L'EXTRAIT
·         De 0.00s à 0.010s : On entend des sons diégétiques (oiseaux, vent…) pour avoir une sensation légère, se sentir à l’aise avec les personnages. Le plan de la caméra est normal, plan d’ensemble, et cette dernière a adopté un mouvement fixe à la hauteur des yeux des deux acteurs. Comme s’ils s’adressaient directement à nous. De plus le décor  de cette scène est très simple pour mettre en avant l’objet central, le canapé rouge (jeu de couleur), et donc les personnages. Ils sont vêtus d’habits qui rappellent les années 70. Au bout de 6 secondes, il y a une voix off qui se rajoute.

·         De 0.10s à 0.19s : L’acteur assis sur le canapé et placé au centre de la pièce parle, il s’adresse en quelque sorte à nous. C’est la première action. Au bout de la 16ème seconde on observe un changement de plan, on passe à un plan rapproché sur ce personnage. Ce plan est dû à l’importance de la question posée par l’acteur : « Avez-vous déjà entendu parler de l’effet papillon ? » Cette phrase est très importante c’est elle qui va déclencher toute la suite des évènements de cet extrait. C’est d’ailleurs après cette phrase que nous allons pouvoir entendre la chanson extra diégétique qui se nomme Everyday et qui est chantée par le groupe The Crickets. En ce qui concerne la position de la caméra elle reste fixe et son angle est toujours normal. 

·         De 0.19s à 0.24s : La scène se passe dans un lieu complètement différent. Nous pouvons penser que cela se passe au Japon car l’homme présent a les yeux bridés et le décor peut faire penser aux jardins exotiques de ces pays, comme les fleurs blanches qui rappellent les fleurs d’un cerisier japonais. Le papillon présent en bas à gauche, est mis en avant par la couleur blanche des fleurs et cela fait ressortir le papillon de couleur brune orangée. L’angle de la caméra reste normal et la caméra ne bouge pas même quand le papillon s’envole. Mais le personnage suit le papillon du regard ; c’est le mouvement de sa tête qui met en lumière le déploiement du papillon.

·         De 0.24 à 0.29 : Le mouvement de la caméra est en traveling, elle suit le papillon dans son déplacement. On a une mise en avant du vent par le mouvement des coquelicots, on voit bien que le vent souffle et on l’entend aussi car il y a un son diégétique qui caractérise le bruit du vent. On peut imaginer que c’est le papillon qui provoque cette intempérie, car l’image est floue est donc montre la rapidité de son déplacement. L’angle de prise de vue de la caméra est encore normal.

·         De 0.29s à 0.37s : Ici la caméra change d’angle de prise de vue ;  elle est d’abord en plongée et ensuite à 0.32s elle est en contre plongée. La caméra  a un mouvement fixe et après, à la 34ème seconde, son mouvement change en traveling.  Nous nous trouvons dans une forêt, entourés d’arbres. Le papillon s’est comme transformé en une feuille. Ils ont la même couleur (brun orangé), une forme similaire et ils voltigent de la même manière dans le vent. Le vent est encore très présent dans cette partie de la vidéo. Il est même encore plus important car maintenant ce sont des arbres qu’il fait bouger et non plus des coquelicots. Le bruit du vent s’est aussi amplifié, c’est une autre manière de monter son intensité croissante. Nous pouvons voir sur cet extrait que plus la vidéo avance plus le vent croît !                                                                                                                                


·         De 0.37s à 0.39s : C’est une sorte de pause dans le déroulement de l’effet papillon. Elle matérialise le chemin parcouru par la feuille, par le vent. Le ciel représente en quelque sorte le voyage de l’effet papillon dans le temps. La caméra a un mouvement fixe et son angle est normal.

·         De 0.39s à 0.52s : Le plan de la caméra est en plongée et son mouvement est panoramique et en plus il ya un mouvement de zoom avant. Nous partons du ciel pour « descendre sur Terre ». C’est une sorte de lien entre le ciel et la terre, cela nous permet de nous situer, de savoir où nous nous trouvons. Ici on peut voir que l’on est dans un charmant quartier bien ordonné (beaucoup de symétries).

·         De 0.52s à 0.53s : La feuille apparaît brusquement à l’image. La caméra stoppe alors son mouvement panoramique mais le zoom continue, toujours en plongée.

·         De 0.53s à 1.00s : Le mouvement de la caméra est en traveling optique. Le personnage arrive par la droite de l’image ; mais la feuille reste l’élément principal. La caméra suit la feuille qui voltige comme un papillon. Et  petit à petit, on voit apparaître les détails. L’angle de prise de vue est toujours en plongée.

·         De 1.00s à 1.04s : Mouvement en traveling et  rotation de la caméra autour du personnage. La caméra suit toujours la feuille et a un angle qui est passé de la position en plongée à celle normale. La feuille vient ensuite se poser sur le trottoir, elle atterrit après un long voyage

·         De 1.04s  à 1.07s : Zoom arrière pour avoir une meilleure vue d’ensemble, d’ailleurs on peut voir une parfaite symétrie à l’endroit où est tombée la feuille et donc, par conséquent, à l’endroit où est tombé le personnage, qui est mis en avant par la couleur jaune de la boîte aux lettres, mais aussi des deux portes (symbole de le rencontre). L’endroit où tombe l’homme = centre de symétrie.

·         De 1.07s à 1.09s : Zoom arrière (pour la deuxième fois) en plan normal. Lors de ce zoom arrière entrée fracassante de la femme. Avec un jeu de couleur car elle est habillée tout de bleu, couleur  féérique. Ici la symétrie est encore plus frappante !!!

·         De 1.09s à 1.11s : Gros plan sur le visage de la femme. Pour monter sa réaction, pour mieux faire transparaître ses sentiments pour le téléspectateur. Elle a l’air surprise mais heureuse à la fois. Elle met la main dans ses cheveux, c’est un geste de trouble intérieur.

·         De 1.11s à 1.14 : Gros plan sur l’homme qui a exactement la même réaction que la femme. Cela est peut être dû à des caractères physiques qu’ils ont en commun tels les yeux ou les cheveux.

·         De 1.14s à 1.26s : Gros plans successifs sur la femme et l’homme assez rapide (intensité du coup de foudre). Peu à peu un sourire se forme sur leurs visages. En plus de la musique qui perdure depuis la 16ème seconde de l’extrait vient se rajouter la voix off et le son diégétique de la foudre. A partir de cet élément nous pouvons faire l’hypothèse que,  le vent,  qui ne cesse d’augmenter au fur et à mesure de l’extrait se transforme en un orage. Mais nous pouvons aussi supposer que la foudre est en fait une personnification de l’amour : « le coup de foudre ». 

Conclusion
Dans cet extrait Van Dormael décide de matérialiser l’effet papillon en appliquant mot à mot la phrase prononcée  par Lorenz : «  Est-ce qu’un battement d’aile d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ? ». Mais  Lorenz n’a jamais affirmé cette théorie. D’ailleurs, il savait pertinemment que l’on ne pouvait pas avoir la réponse à cette question dans la société, car au moindre changement des conditions initiales tout pouvait être chamboulé. Autant en météorologie il pouvait approximativement trouver un résultat avec une marge d’erreur mais le résultat ne pouvait prédire le temps que sur deux semaines.
La théorie que modélise ce réalisateur est donc un peu ambitieuse car  ces évènements ne peuvent avoir  eu  lieu à cause d’un battement d’aile d’un papillon.  C’est un exemple type de la vulgarisation de la théorie du chaos dans la société.